Une économie européenne qui fléchit mais ne rompt pas
Selon les premières estimations d’Eurostat publiées le 31 octobre 2022, la croissance serait restée positive dans la Zone Euro au troisième trimestre 2022 malgré un environnement économique relativement pessimiste. Contre toute attente, l’Allemagne n’est pas entrée en récession ce trimestre et a même connu un regain de croissance, portée par une consommation des ménages restée dynamique malgré les hausses de prix et par une amélioration de l’approvisionnement en matières premières pour la production de biens de consommation. Le PIB a également progressé dans les autres principales économies de la zone, en France, en Espagne et en Italie, profitant toujours du rebond post-Covid du secteur des services (tourisme, restauration, etc.).
Malgré ces notes positives, le ralentissement économique reste indéniable en Zone Euro, avec une croissance de +0,2% au T3 2022 contre +0,8% au T2 20221, et pourrait se traduire par une contraction de l’activité au dernier trimestre 2022 et au début de l’année 2023. Le niveau d’inflation, qui a battu un nouveau record en octobre pour le douzième mois consécutif, devrait finir par faire reculer la consommation des ménages malgré les aides gouvernementales. Par ailleurs, les entreprises pourraient limiter leur production dans les mois à venir face à la hausse des coûts de l’énergie. Dans ce contexte, la Banque Centrale Européenne poursuit sa politique de remontée des taux directeurs pour ralentir la dynamique inflationniste, affectant toutefois au passage l’accès au financement des Etats, des entreprises et des ménages, ce qui pèse sur la croissance.
Les économies européennes réagiront différemment dans ce nouvel environnement alors que la politique commune et les accords trouvés à l’échelle de l’UE ne gommeront pas la diversité des profils économiques des pays et des décisions prises par les gouvernements en matière d’accompagnement des entreprises et des ménages.
Prévision de croissance annuelle du PIB par pays (%)