L’Europe est officiellement entrée en récession technique au cours du premier semestre 2023, après deux trimestres consécutifs de recul de son PIB.
Cette situation de récession et de baisse d’activité a de nombreuses causes. D’une part, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a déjà eu de lourdes conséquences sur l’économie, pourrait continuer d’alimenter les prix de l’énergie et des matières premières. D’autre part, la réouverture du marché chinois prendra probablement plus de temps que prévu, ce qui ne permettra pas l’amélioration attendue des chaînes d’approvisionnement. Enfin, les plans de relance budgétaire massifs réalisés dans le but de sortir de la crise COVID, couplés à la hausse des prix, ont fait naître un contexte d’inflation, inédit depuis plusieurs années. Les Banques Centrales se sont donc trouvées dans l’obligation de mener une politique monétaire restrictive qui devrait continuer de peser sur les conditions de crédit.
Face à cette hausse des taux, un attentisme grandissant de la part des investisseurs immobiliers s’est développé, ce qui a considérablement diminué le volume de transactions sur la première partie de l’année 2023. Or, ce resserrement de la politique monétaire terminera que lorsque des signes certains de baisse de l’inflation et de ralentissement du taux de croissance des salaires se présenteront. Selon Oxford Economics, la prévision de croissance de la Zone Euro sera de +0,6% en 2023 et +1,1% en 2024, toutes deux révisées à la baisse par rapport aux dernières publications de mai 2023.
Ce contexte a également pour conséquence de rebattre les cartes de l’allocation d’actifs auprès des investisseurs. En effet, la hausse des taux d’intérêt a entrainé un processus de reconstitution de la prime de risque immobilière et une remontée brutale des rendements exigés.
Face à ce contexte, de nouvelles perspectives et de nouvelles stratégies se dessinent dans le but d’optimiser le couple rendement/risque des portefeuilles.
D’après les dernières données disponibles, l’hôtellerie et le commerce sont les classes d’actifs qui ont le mieux résisté. En revanche, les volumes investis en bureaux et en logistique sont en forte baisse. La santé quant à elle se maintient grâce notamment à une méga transaction survenue fin juin/début juillet 2023.
D’un point de vue géographique, les tendances sont similaires avec une baisse généralisée des transactions même si les trois marchés principaux que sont le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France restent les destinations privilégiées des investisseurs.